Par Aborder un entretien d’embauche pour un poste d’assistant juridique peut s’avérer stressant, surtout lorsque l’on craint les questions techniques ou imprévues.
Je m’appelle Johanna, consultante en recrutement, et je vais vous aider à formuler des réponses claires et convaincantes.
Question 1 : Pourquoi avoir choisi le domaine juridique comme voie professionnelle ?
✅ Ce que le recruteur attend :
Cette question est très souvent posée.
Le recruteur ici souhaite connaître votre degré de motivation et d’investissement quant au domaine du juridique.
C’est un métier particulier où il faut beaucoup de rigueur et être un tant soit peu passionné par cet univers !
Ne craignez pas de donner vos vraies raisons même si elles sont personnelles cela montrera que ce choix de métier à un réel sens à vos yeux.
- Avez-vous vécu un moment d’injustice qui vous a particulièrement touché pour que vous vous intéressiez un jour au droit ?
- Avez-vous un proche qui vous a donné l’envie de vous orienter vers ce domaine ?
- Peut-être, est-ce une personnalité du monde de la justice qui vous a passionné un jour ? Une affaire judiciaire ?
- Ou tout simplement tout ce qui a trait à la justice fait sens pour vous ?
Dans tous les cas, expliquez concrètement en quoi cela donne du sens et vous attire afin de montrer à votre interlocuteur que vous n’êtes pas là par hasard.
❌ Ce qu’il ne faut pas dire à un recruteur :
Je vous déconseille de dire que vous avez choisi ce cursus sans réelle motivation de départ… Ou par dépit…
Ce travail nécessite beaucoup d’investissement personnel et les erreurs peuvent avoir de lourdes conséquences donc ils sont à la recherche d’une personne totalement en accord avec ce qu’elle fait.
Question 2 : Quel est votre parcours professionnel ?
✅ Ce que le recruteur attend :
Cette question est un basique et vous n’y échapperez sûrement pas.
A vous d’expliquer votre parcours (de l’expérience la plus ancienne à la plus récente) et de donner d’autres éléments intéressants qui n’apparaissent pas sur votre CV.
💡 Rajoutez peut-être vos impressions personnelles, vos réussites, vos challenges qui ajouteront de la matière à votre présentation.
Votre récit doit être clair. Je vous conseille aussi de faire attention à la posture que vous avez sur votre chaise.
Renvoyez une image d’une personne investie et sérieuse dans ce qu’elle a fait, dans ce qu’elle a appris, et dans ce qu’elle dégage.
❌ Ce qu’il ne faut pas dire à un recruteur :
Je vous déconseille de partir sur une lecture de CV, ou une redite.
Le recruteur a déjà lu votre CV et il va falloir capter son attention avec un discours percutant.
Évitez également d’être avachi sur votre chaise, ou de mordiller un stylo ou vos ongles…
Question 3 : Qu’est-ce que vous attendez de ce poste à pourvoir ?
✅ Ce que le recruteur attend :
Ici, le recruteur souhaite mesurer à quel point vous savez où vous avez postulé, et les raisons pour lesquelles vous souhaitez ce poste aujourd’hui.
Dans un premier temps, je vous conseille fortement de vous renseigner en amont sur la société en question, son domaine d’activité, le public qu’elle rencontre…
Dans un second temps il faudra s’assurer d’avoir bien compris les missions et les tâches associées au poste sur l’offre d’emploi.
L’objectif ici est de convaincre votre interlocuteur que dans le job proposé vous allez d’une part pouvoir mettre à profit vos compétences et d’autre part vous épanouir.
Cela peut être :
- une envie de découvrir un nouveau domaine
- un désir d’évolution de carrière
- une motivation pour développer encore plus vos compétences…
Mon petit conseil : Posez-vous la question : qu’est-ce que ce job va m’apporter de positif ?
❌ Ce qu’il ne faut pas dire à un recruteur :
Ici il faudra bien entendu éviter de répondre que vous ne savez pas !
Pas de réponse signifie que vous n’avez aucune idée précise du job en question, ou que vous êtes ici sans réelle motivation particulière à part gagner un salaire…
Certes on a tous besoin d’un salaire 😄 mais pas seulement !
Question 4 : Selon vous quelles pourraient être vos meilleures qualités pour réussir dans vos missions ici ?
✅ Ce que le recruteur attend :
Le recruteur souhaite en savoir plus sur vos principales qualités, c’est-à-dire au moins 3 qualités qui vous définissent vraiment et qui seront un atout pour le poste à pourvoir.
Le métier d’assistant juridique est complexe et nécessite des savoir-être particuliers. Ce n’est pas un métier pour tout le monde…
Voici pour vous aider une petite liste non exhaustive des qualités les plus importantes à avoir pour exercer en tant qu’assistant juridique :
- Rigueur
- Organisation
- Gestion du temps
- Ténacité
- Persévérance
- Multitâches
- Sens de l’investigation
- Sens de la communication
- Excellente mémoire
- Discrétion
- Diplomatie
- Objectivité
- Adaptation
- Patience
- Respect
- Fiabilité
- Souci du détail
- Perfectionniste
- Engagé
- Passionné
Choisissez celles qui vous correspondent le plus et argumentez-les avec des exemples, des anecdotes qui puissent les justifier.
Exemples d’argumentation :
- Fiabilité : je fais toujours très attention à être à jour sur les procédures légales et les questions de droit. Je vérifie toujours mes sources et je mets un point d’honneur à ne donner que des informations vérifiées en amont.
- Gestion du temps : je fais attention à respecter les délais et échéances et à suivre scrupuleusement mon agenda afin de ne pas me laisser déborder par la diversité des tâches qui me sont donné
❌ Ce qu’il ne faut pas dire à un recruteur :
Ici il n’y a pas vraiment de mauvaises réponses.
Soyez le plus honnête possible et n’énumérez pas non plus toute la liste !
3 ou 4 suffiront amplement 😊
Question 5 : Selon vous quels pourraient vos axes d’amélioration ?
✅ Ce que le recruteur attend :
Aussi appelés « défauts », de plus en plus de recruteurs parlent « d’axes d’amélioration ».
En effet ici on souhaite savoir quels sont les points que vous souhaitez améliorer sur votre poste de travail.
Il s’agirait ici de nommer des « petits défauts » et d’expliquer comment vous comptez travailler dessus.
Par exemple :
- Vous êtes timide ou plutôt réservé 👉 MAIS vous ne vous résignez pas et lorsqu’il s’agit d’appeler un client ou une entreprise vous n’hésitez pas, justement ce métier vous aide à vous affirmer de plus en plus !
- Vous êtes susceptibles 👉 MAIS vous apprenez de jour en jour à prendre du recul et à écouter les critiques qui peuvent être constructives !
❌ Ce qu’il ne faut pas dire à un recruteur :
Evitez tout de même les « GROS » défauts qui ne sont pas compatibles avec le métier d’assistant juridique…
Par exemple si vous dites « tête en l’air », « fautes d’orthographes », « flemmard »…. Même avec tous les arguments du monde cela va être difficile de convaincre votre interlocuteur que vous réussirez à être efficace dans ce job 😬
Question 6 : Quels sont vos outils ou méthodes d’organisation ?
✅ Ce que le recruteur attend :
Ici le recruteur souhaite mesurer à quel point vous savez que l’organisation est l’ingrédient numéro 1 pour être un bon assistant juridique.
Sans cela, vous allez vous noyer dans les papiers, les affaires, les échéances, les délais à respecter, la veille juridique à tenir à jour… et ce serait la catastrophe.
Je vous conseille alors d’être dans l’explication la plus claire possible concernant votre organisation au quotidien.
To do list, tableaux excel, logiciels, applications, agenda, rappels, organisation hebdo, mensuelle, annuelle…
Bref, rentrez dans les détails et donnez des exemples concrets.
❌ Ce qu’il ne faut pas dire à un recruteur :
La pire réponse pourrait être « je ne sais pas ». Mais en tant qu’assistant juridique vous savez aussi bien que moi que cette réponse n’est pas permise !
Question 7 : Comment vous positionnez vous face à des données confidentielles ou sensibles ?
✅ Ce que le recruteur attend :
Le travail d’assistant juridique nécessite parfois d’être face à des questions sensibles, des données sensibles ou confidentielles. Les clients ou bénéficiaires vous font confiance et vous avez un rôle majeur à tenir en ce sens.
Le recruteur ici souhaite savoir comment vous réagissez dans ces cas-là, je vous conseille bien sûr de parler de la notion de discrétion professionnelle.
Si vous avez un exemple à ajouter d’une situation particulière parlez-en. (Bien entendu en gardant anonyme la personne et toutes données compromettantes sinon ça n’a plus aucun sens 😄)
Ensuite vous pouvez aussi parler de vos « expressions » du visage.
En face d’un client vous éviterez bien sûr de hausser les sourcils, agrandir vos yeux et garderez des expressions du visage neutres face à toutes les informations que vous pourrez entendre ou comprendre…
❌ Ce qu’il ne faut pas dire à un recruteur :
Ici il faudra seulement veiller à donner une réponse en lien avec la qualité de discrétion professionnelle et savoir de quoi il s’agit exactement !
Question 8 : Avez-vous déjà été confronté à une situation difficile lors de vos dernières expériences ?
✅ Ce que le recruteur attend :
Ici le recruteur souhaite évaluer vos réactions, vos compétences et votre recul sur une situation difficile.
D’abord il faudra expliquer en quoi était-ce « difficile » à vos yeux, car chaque personne jugera une situation difficile suivant des degrés différents.
Ensuite il s’agira d’expliquer comment vous avez surmonté cette situation. Quels outils avez-vous utilisez ?
Enfin avec le recul aujourd’hui, pensez-vous que vous auriez fait différemment ? Si oui, expliquez dans quelle mesure ?
Exemple :
Situation = j’ai eu affaire à un client qui n’a pas accepté une décision par rapport à ses enfants et je n’ai pas pu faire mieux pour l’aider.
Réaction = pour apaiser le client j’ai dit » je vais voir si je peux trouver une solution et je reviens vers vous ultérieurement. »
Réalité = aucune autre solution n’était possible et à cause de cette phrase il ne faisait qu’appeler tous les jours et il était en colère que je n’ai rien d’autre à proposer. Il devenait insistant et commençait à remettre en doute mes compétences.
Recul = j’évite aujourd’hui de donner de l’espoir avec ce genre de phrase et une fois qu’un dossier est terminé il faut veiller à bien choisir ses mots.
❌ Ce qu’il ne faut pas dire à un recruteur :
Vous avez forcément une petite histoire à raconter, que ce soit en stage ou en emploi, essayez de trouver une situation qui peut être intéressante à argumenter.
Question 9 : Avez-vous une référence, une personnalité du monde juridique qui vous inspire ?
✅ Ce que le recruteur attend :
Souvent, le domaine du juridique passionne et vous avez sans doute en tête une personnalité, ou une affaire en particulier qui vous a inspiré ou vous inspire encore ?
Soyez vous-même et partagez vos ressentis en expliquant en quoi cela vous inspire.
L’intérêt ici est que le recruteur voit en vous une personne qui s’intéresse de manière générale à ce sujet d’actualité et de quelle manière vous vous nourrissez de ça dans la vie du quotidien.
❌ Ce qu’il ne faut pas dire à un recruteur :
Je vous déconseille de dire que rien ni personne de ce domaine ne vous inspire.
Réfléchissez en amont à une idée de réponse pour être prêt si jamais cette question vous est posée.
Cela peut-être aussi un proche ou une histoire personnelle.
Question 10 : Quel est votre niveau de compétence en matière digitale, informatique ?
✅ Ce que le recruteur attend :
En tant qu’assistant juridique vous allez devoir travailler sur l’outil informatique, sur des logiciels, des applications. Certaines fois vous aurez peut-être une partie de vos missions sur le thème de la communication digitale.
Ici vous pouvez mentionner les outils déjà utilisés, les logiciels. En bref, expliquez en quoi vous êtes compétent sur l’outil informatique. Cela rassurera le recruteur !
❌ Ce qu’il ne faut pas dire à un recruteur :
Il faudra éviter de dire que vous rencontrez des difficultés avec l’outil informatique.
En effet c’est un point central de votre job, et l’organisation passe aussi par cet outil.
Question 11 : Parlez-moi de la relation client lorsque l’on est assistant juridique ?
✅ Ce que le recruteur attend :
La relation client est un point important du métier d’assistant juridique.
Il faut savoir que le bouche à oreille, la fidélisation client compte beaucoup dans ce type de métier quel que soit la structure dans laquelle vous travaillez.
Il est fort possible que le recruteur vous pose une question en rapport avec cette relation client. Préparez en amont des pistes de réponses.
Par exemple, comment avez-vous géré la fidélisation client dans vos anciennes expériences ? Quelle est votre posture professionnelle pour inspirer confiance auprès de vos clients ?
❌ Ce qu’il ne faut pas dire à un recruteur :
Il faudra éviter de dire que vous ne savez pas.
Pour vous aider, essayez de vous rappeler vos anciens meilleurs clients qui vous ont laissé de bons souvenirs.
Pourquoi étaient-ils à vos yeux les meilleurs ? Relation de confiance créée par exemple ? Fluidité dans l’accompagnement grâce à vos outils mis en place ? Le client reste au centre de vos missions et il ne faut pas l’oublier.
Bien entendu, si c’est un poste dans un service RH par exemple, il est moins probable que vous tombiez sur ce type de question.
Question 12 : Parlez-moi de l’une de vos plus belles réussites ?
✅ Ce que le recruteur attend :
Ici le recruteur souhaite en savoir un peu plus sur vos réalisations.
Et également sur le type de satisfaction dont vous avez besoin.
Cela l’aidera à cibler un peu plus votre personnalité (en plus de vos compétences) et il pourra ainsi se rendre compte si dans son entreprise vous aurez cette possibilité de vous épanouir dans le travail.
Dans ce cas précis, je vous conseille de vous remémorer une situation en particulier dans laquelle vous avez ressenti une grande satisfaction en ayant su répondre soit à un besoin en particulier, soit à une problématique complexe.
Concluez sur la raison pour laquelle cette situation là en particulier vous a donné satisfaction.
❌ Ce qu’il ne faut pas dire à un recruteur :
Même si vous êtes débutant, ou que vous sortez de formation de stages, vous avez forcément une petite anecdote satisfaisante à raconter. 😊
Question 13 : Quelle place donnez-vous au travail d’équipe sur un tel poste ?
✅ Ce que le recruteur attend :
Suivant la structure que vous allez intégrer, le travail d’équipe peut avoir une importance particulière.
Si le recruteur vous pose cette question, dites-vous que ce sera un point essentiel dans vos missions d’assistant juridique sur son poste à pourvoir.
Je vous conseille alors d’argumenter sur les avantages de travailler en équipe comme :
- Plusieurs pistes d’idées possibles sur une problématique (brainstorming)
- Chacun peut avoir des compétences particulières que d’autres ont moins et ils peuvent alors s’entraider
- Lors de travaux de recherches cela peut être plus efficace à plusieurs
Pour vous aider, essayez de vous rappeler une situation dans laquelle vos anciens collègues ont pu contribuer à vous aider, à trouver une solution, à vous guider ?
❌ Ce qu’il ne faut pas dire à un recruteur :
Si la question est posée, il faudra veiller à aller dans le sens du recruteur et à placer le travail d’équipe sur un piédestal car cela fait partie des valeurs de son entreprise et de son fonctionnement.
Si vous insistez sur le fait que vous travaillez mieux seul et que le travail d’équipe vous ennuie, cela serait mal vu et il pourrait penser que votre intégration dans l’équipe pourrait être difficile.
Question 14 : Quels sont vos objectifs professionnels sur le long terme ?
✅ Ce que le recruteur attend :
Ici le recruteur souhaite savoir simplement si vous avez des projets sur le long terme, si vous souhaitez une évolution rapide sur votre poste de travail ou non, ou si vous avez un projet de déménagement etc.
Cela l’aidera dans sa prise de décision. Si vos projets sont compatibles avec ce que son entreprise peut proposer alors votre profil pourrait correspondre.
Si vos ambitions consistent seulement à progresser sur vos compétences vous pouvez également le dire. Tout le monde n’a pas l’envie ni le désir d’évolution à tout prix et bien heureusement.
❌ Ce qu’il ne faut pas dire à un recruteur :
Suivant le contrat, l’entreprise, et les attendus de ce recrutement vos réponses peuvent jouer sur sa décision finale.
Par exemple :
- Si c’est un CDI et que vous comptez déménager dans 1 an cela ne sera pas compatible.
- Si c’est une entreprise de petite taille sans possibilité d’évolution sur le court terme et que vous souhaitez être responsable juridique rapidement cela ne sera pas compatible non plus.
Évitez alors toute réponse qui pourrait refroidir le recruteur…
Question 15 : Le droit évolue constamment, comment procédez-vous pour éviter des erreurs ?
✅ Ce que le recruteur attend :
La veille juridique est (avec l’organisation) la clef de la réussite !
Sans veille juridique, sans recherches quotidiennes de votre part alors vous risquez forcément des erreurs et certaines peuvent entraîner des conséquences importantes.
Ici il faudra argumenter sur la façon dont vous procédez pour rester à jour en toutes circonstances.
- Vous êtes abonnés à un journal hebdo, quotidien, mensuel ?
- Vous avez une application en ce sens ?
- Vous écoutez une radio en particulier ?
- Vous avez un livre en particulier sur votre table de chevet ?
- Vous vous informez régulièrement sur un site en particulier ?
- Avant chaque prise de décision vous vérifiez que vos informations soient à jour via un outil en particulier ?
- Vous ne donnez aucune réponse officiellement tant que vous n’avez pas vérifié en amont ?
Peu importe, toute action en ce sens sera un bon point. Cela montrera que vous êtes investis et en alerte constante sur votre domaine d’activité.
❌ Ce qu’il ne faut pas dire à un recruteur :
Je vous déconseille bien sûr de dire que vous ne savez pas ce que signifie « veille juridique » ou que vous ignorez que le droit évolue de façon continue et parfois très rapidement.
Cela serait vraiment malvenu pour un assistant juridique…
